13/06/2011
Quelques extraits de "L'ANPE émoi" ou de sa réédition "L'ANPE émoi (de l'ANPE à la réforme PÔLE EMPLOI)"
1 / Extrait de l'Introduction :
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Cela dit en préambule, l’histoire de la longue tranche de vie professionnelle, relatée dans ce qui suit, a pour caractéristique l’absence de banalité et pour ambition de proposer au lecteur le parcours, original, atypique, d’une carrière dont la richesse de l’épaisseur fut contrariée… avec parfois une description décapante, sans complaisance, de certaines personnalités du service public de l’emploi, ou de quelques lacunes et dysfonctionnements insidieux au fort symbole de dilution de la dépense publique dans l’indifférence quasi générale.
En effet, comment imaginer un instant que les valeurs auxquelles je me réfère, le fait que je ne sois pas formaté pour écrire convenablement, mes choix de vie ainsi que mon éthique personnelle (Encyclique Rerum Novarum de Léon XIII, l’Impératif catégorique de Kant) et donc professionnelle n’aient pu influencer fortement ce qui allait se produire tout au long de trente-trois ans de carrière, de fait dans l’histoire d’un grand établissement… pour aboutir à une mise à l’écart sur un poste de conseiller référent qui pourrait être largement tenu par un agent administratif éprouvant un tant soit peu d’intérêt pour le genre humain. Ce sont les convictions qui sont élan vital ; dans le cas présent, il en fallait une bonne dose !
Bien qu’elle ne soit pas reprise dans son intégralité, c’est cette réflexion menée depuis toujours qui aura en bonne partie nourri l’écriture de ce manuscrit.
Écriture qui privilégiera les expériences personnelles aux élaborations conceptuelles car les choses se construisent de petites touches en petites touches, laissant ensuite seulement le temps de la réflexion et du sens qui émerge.
En outre, il est probable que non seulement ces écrits me permettent de prendre de la hauteur mais qu’ils soient un exutoire et aient, de surcroît, un effet thérapeutique homéopathique sur leur auteur, électron libre, en règle générale seul face à ses difficultés, actuellement en proie à un certain désenchantement ; plus précisément, concernant les derniers chapitres de son activité professionnelle avec un coup de projecteur sur la décennie des années 90 – source de son auto-remise en cause – et de ses contestations de l’Institution, entretenues avec tempérance mais pugnacité… voire colère souvent.
Enfin, ce qui m’inquiète beaucoup c’est que ce travail, que j’ai aimé, m’a rendu trop souvent las de vivre… Hélas, oui, à ce point-là !
Il n’empêche que ma résistance, jusqu’au bout, dans la sincérité, s’est traduite probablement par une carence de signes de reconnaissance, voire d’éloges – toutefois en avais-je le mérite ? –, puis une mise à l’écart imposée et donc ressentie comme de plus en plus insupportable. Celle-ci se trouve confortée par le renforcement de la perte de confiance en moi-même, sur le plan professionnel – mais pas seulement aujourd’hui – au regard de mes collègues pour qui j’éprouve, par ailleurs, beaucoup de respect. Du fait d’une disposition mentale naturelle puis, progressivement, de façon irrémédiable en quelque sorte mais, je l’espère, non irréversible, je me suis isolé, n’éprouvant aucun besoin d’aller vers eux, recherchant le silence pour me retrouver. Néanmoins les contacts ne sont pas rompus ; le bonjour du matin, ma présence au café, l’accueil de celui qui me sollicite facilite ma « B.A. » et me rassure, certainement. Chaque jour qu’Il fait, je loue l’Éternel de ce qu’Il me permet grandement !
« Celui qui proclame que Jésus et le Fils de Dieu,
Dieu demeure en lui et lui en Dieu. »
1 Jean 4, 14-15
« Dieu est le Dieu des vivants et non des morts. »
Mt 22,32
Je peux, là aussi, paraître surprenant mais il m’arrivera de témoigner sans crainte, de l’Éternel, car Il est dans ma vie, Il est dans notre existence et Il est la Vie ! D’autres amis (es) lecteurs (trices) pourront y voir leur proximité à la nature ; nature qui, lorsqu’elle est fréquentée avec humilité, patience et douceur, aide à se connaître, et laisse découvrir son territoire.
Les inévitables difficultés, crises, épreuves dressées sur notre chemin, aident à s’élever et rendent sympathique le personnage vulnérable. Pour ce qui me concerne, depuis près de cinquante ans, la confiance en Dieu m’aide à accepter humblement les événements, à y faire face tant bien que mal, à y voir des chemins de sainteté et de paix. À l’instar de l’apôtre saint Paul qui décrit la vie chrétienne comme un combat spirituel : « Ma grâce te suffit ! Car ma puissance se manifeste dans la faiblesse. » (c)
Bien évidemment m’adressant à de multiples publics, mes propres valeurs pourront apparaître péremptoires mais ne le seront toujours que dans le respect des convictions de chacun. Œcuménisme ne veut pas dire gommer nos différences ni renier nos convictions mais les déclarer et faire silence afin de pouvoir écouter et partager celle des autres. Évidemment, il serait trop facile que cette manière de voir les choses soit largement approuvée. Trop d’implication personnelle peut signifier accepter de se dévoiler (dans le sens d’apparaître tel que l’on est, à la lumière) et aussi une réduction de nos capacités réciproques à objectiver. Ce dernier point me paraissait être indispensable d’être inscrit dans ce chapitre, comme un préambule !
Au-delà de cette approche et de mon propre parcours qui pourrait être celui d’un « malade » 1, combien de fois ai-je évoqué les faits, relatés dans cet ouvrage, avec quelques collègues syndicalistes laïcs restés bienveillants mais sourds à ce que j’ai maintes fois appelé la « réalité du terrain » qui, pour des gens bien pensants de la gauche que nous appelons « caviar » aurait pu devenir terrain de luttes, en lieu et place des grands mots d’ordre nationaux qui justifient des journées de délégations « occupationnelles » et des grèves inopérantes. Ceci à l’instar de ce qu’a tenté de m’enseigner mon père, lui qui était comme l’a été la gauche prolétarienne de sa génération, un vrai pourfendeur de l’injustice envers les « travailleurs ». Mais voilà, les temps ont changé mes braves gens !!
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Second extrait de "l'ANPE émoi" :
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Un autre exemple de trouille ?
Toujours à l’affût de placements potentiels pour une population rurale mobile et encore peu exigeante quant aux types d’emplois recherchés, je me mis en quête de creuser un peu plus les offres saisonnières et notamment celles relatives aux vendanges, secteur qui semblait déjà éprouver des difficultés de recrutement. Mon approche se porta tout naturellement sur une région voisine, en l’occurrence, la Champagne dont les besoins recensés étaient énormes. D’entrée de jeu, ma relation avec mon interlocuteur local, J.-P. ***, prospecteur-placier à l’A.L.E. d’Épernay, fut particulièrement encourageante. Immédiatement, il m’accorda sa confiance au bénéfice de nos publics respectifs. Au cours de la première année, nous réalisâmes une centaine de mises en relation positives dont de nombreux jeunes et quelques couples.
Revenons à nos moutons ! Un soir, alors que l’agence était fermée et que j’étais vraiment fatigué de ma journée – et oui, ça arrive… même à l’ANPE ! – voilà que notre D.D.A., Mr. E*** me téléphone pour me signifier que la quantité de vendangeurs envoyés sur site, par Yvetot, posait un problème aux autres unités dont l’implication ne permettait, pour la plupart, que le placement de quelques personnes tout au plus. Ça devait « causer dans les tuyaux » car une collègue de la direction régionale et son mari, se positionnaient, avec mon aide, chez un viticulteur. Il en était de même pour l’épouse de notre D.R.A. (le fameux Mr. B***), elle-même infirmière chef auprès d’un hôpital psychiatrique, qui m’interpellait, au nom de son époux, pour placer l’un ou l’autre de ses protégés.
Néanmoins, l’année suivante, ce fut plus de cent douze mises en relation positives avec seulement 4 % de défection (!). Le comptage était objectivé par le fait même que ce soit J.-P. *** qui m’adresse les résultats écrits en fin de parcours – me félicitant pour l’aide réelle apportée, il me précisa par écrit une défection régionale de 21 % ! – Que d’interventions téléphoniques auprès de viticulteurs qui m’accordaient, dans l’urgence, toute leur confiance. Je me revois le samedi où dimanche matin, avec mon petit panneau « ANPE » tenu en main, accueillant, dans la gare d’Yvetot des visages inconnus arrivants de Forges-les-Eaux, Bolbec… « Ils étaient plus d’une centaine dimanche à se présenter sur les quais de la gare d’Yvetot… pour leur donner les dernières consignes… », précise le Paris Normandie, (Cf. ann 5), remettant l’adresse de leur employeur d’une dizaine de jours (on ne parlait pas encore de précarité et l’on prenait ce qui était ! !…) et parfois un titre de transport. Par cooptation, un complément nous fut en quelque sorte octroyé par l’apport de deux vignerons bourguignons nous sollicitant pour huit postes supplémentaires.
Que de mines réjouies au retour, signes de reconnaissance ô combien payants, de souvenirs racontés à chacun d’entre nous, accompagnés – exceptionnellement – d’une bouteille de champagne offerte par le propriétaire d’une vigne !
En Champagne, respectivement, Roger D*** pour le Paris Normandie ainsi que Patrice L***pour Le Courrier cauchois rendirent compte de cette opération qui nous propulsait, ainsi que l’Etablissement, vers les sommets de la performance, en la matière.
Évidemment, cela représentait un gros investissement personnel, notamment, en temps, énergie. Mais hélas, voilà qu’une nouvelle fois je créai un problème à l’Etablissement. Que penser d’un agent qui prend des initiatives et n’attend pas les consignes venues d’en haut ?
En effet, Mr. E*** probablement en proie aux craintes d’une demande d’explications, de son D.R.A. voire de ses Dales, concernant cette course en solitaire, m’interpella me rappelant que mes collègues d’autres unités n’agissaient pas de la sorte. La troisième année un quota fut imposé à chaque unité de son département. C’est ainsi qu’Yvetot se retrouva avec un quota de cinq vendangeurs – pas un de plus – alors qu’une A.L.E. voisine, qui habituellement ne participait pas à cette opération, dut faire un effort pour satisfaire l’envoi des trois qui lui étaient imposés.
Et qu’en ont pensé ceux qui me confiaient, depuis plusieurs années, la mission de leur adresser les travailleurs (ses) saisonniers (es) s recherchés (es) et appréciés (es) du Pays de Caux ?
Une nouvelle fois, cette initiative n’a pu parvenir à son terme avec succès que dans la mesure où probablement un certain goût du défi ainsi que l’implication personnelle, pour bonne partie, furent très forts ; libre implication dont je tirais une certaine fierté dans ce genre d’événement ; d’autant que je ne cherchais pas à en tirer un quelconque profit qui m’aurait permis de devenir encore plus chef… chef ! Je donnais simplement la priorité à l’homme et non pas à l’institutionnel. Et ça, bien que le jeu en vaille la chandelle, ça les perturbait !!
Donc, mon bon Mr. E***, insatisfait si ce n’est mécontent, loin d’encourager son subalterne, était à cent lieues d’être représentatif de la fonction ou, à tout le moins, du rôle que je m’imaginais être celui d’un leader départemental. Était-ce de la faiblesse ? Pour lui, pour moi ? Toujours est-il que je décidais de téléphoner à mon épouse pour l’informer de mon retard ce soir-là. J’allai ensuite à la M.J.C. toute proche, m’installai au foyer et commandai – ce qui n’est pas dans mes habitudes – deux bières. Je les partageai ainsi que mes récents petits soucis professionnels, avec Gérard F*** (directeur de cette maison) qui me fit, comme à l’habitude et dans d’autres circonstances, un chaleureux accueil.
Puis, je retournai dans ma bonne solitude derrière mon bureau où peu de temps après j’accueillis celui qui sonnait à la porte de mon agence, mon bon Mr. E***, (il effectuait chaque jour, en voiture, le trajet Rouen/B – près du Havre – et passait donc à Yvetot), probablement pris de remords et souhaitant justifier son comportement à mon encontre dans le cadre de cette opération. Bien évidemment, le connaissant, je ne lui en tenais pas rigueur. Ce qu’il apprit, par contre, c’est non seulement que nous avions placé environ 50 candidatures via l’agence locale d’Épernay (Mr. J.-P. ***) mais nous allions vers les 120 vendangeurs placés (le comptage était réel puisque indépendant de notre volonté. Celui-ci étant effectué par l’agence champenoise). Un vrai besoin existait de part et d’autre. Ce fut, pour une nouvelle année, le record régional. Un scandale, n’est-ce pas ? « Dur dur », dur à avaler pour un responsable ANPE et ses collègues qui n’hésitaient pas à s’investir sur de telles opérations ponctuelles !
Je vous avouerai qu’à plusieurs reprises durant ma carrière, j’ai ardemment désiré me lancer (et oui « me », car les collègues auraient pu librement s’impliquer, ce qui aurait supposé, je le concède, une carence sur des activités programmées par un Dale)… me lancer, disais-je, sur une opération où chacun y aurait trouvé son compte. Une foultitude de petits travaux saisonniers1 sont proposés sans trouver preneurs, pas seulement par absence d’intérêt pour la chose mais plutôt par absence d’information nationale (excepté par le C.I.D.J.) et surtout de logistique voire de mobilisation de l’Etablissement. Mais enfin, quand laissera-t-on agir, dans l’intérêt général, ceux qui y croient ? Grave question qui m’a amené parfois à franchir le pas… sans conséquences !
Mais, encore une fois des articles de presse (Paris Normandie et Le Courrier cauchois) font foi de cet événement durant lequel deux journalistes locaux se portèrent sur place et rencontrèrent des saisonniers locaux. Et pourtant, à la veille de mon départ de l’agence d’Yvetot, Mr. E*** se présenta en fin d’après-midi, sans prévenir de son arrivée, une bouteille d’apéritif à la main, pour, disait-il, « partager quelques bons souvenirs avec l’équipe » de l’unité.
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3 ème extrait :
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– Le recrutement d’une employée de maison par Étienne Mougeotte (à l’époque, directeur d’Europe I et futur directeur adjoint de TF1).
À deux reprises, nous avions placé de jeunes employées de maison auprès de particuliers, médecin et officier supérieur de l’armée, à Paris (dont un Yervillais, rappelle Le Courrier cauchois). Le microcosme aidant, c’est Étienne Mougeotte qui nous confia son recrutement et, quelques jours plus tard, il vint, accompagné de son épouse, en voiture de sport, découvrir dans nos locaux, la jeune fille retenue, domiciliée à Vibeuf. Le Courrier cauchois rédigea, à cette occasion un petit entrefilet. L’intelligentia parisienne semblait apprécier la qualité d’éducation reçue par nos jeunes cauchoises ! Il y avait là peut-être un filon à creuser… mais c’était probablement créer un nouveau problème en puissance pour la hiérarchie « Anpesiènne » !
Aussi, ne me suis-je donc pas engagé plus sur ce champ…
– Trente témoins retenus pour signifier les trente années d’existence de l’ANPE.
Lorsqu’un appel national fut lancé, par la D.G. en direction des vingt mille agents que comptait l’Etablissement, j’adressai une proposition écrite suggérant d’opérer un choix parmi sept situations significatives (pourquoi sept ?…) où je fus acteur de la vitalité de notre « grande maison ». Il s’agissait des faits suivants : le recrutement d’une Cauchoise par E. Mougeotte, la mise en œuvre d’une convention ANPE entreprise (avant l’heure !), les records de recrutements vendanges, la promotion du ROME, les « pages jaunes », la création d’une P.A.I.O, la mise en œuvre d’un stage – hors sentiers battus – avec autosuffisance alimentaire.
Un appel téléphonique du service communication de la D.G., surpris d’avoir reçu non pas une mais sept propositions, me laissa augurer d’un bon présage. C’est l’histoire relative à la promotion du ROME qui fut retenue par le jury parisien.
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4ème extrait et quelques autres :
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Quelques souvenirs significatifs ou anecdotiques :
– Commençons par une activité que je me suis efforcé de toujours éviter et contre laquelle je me suis insurgé. Il s’agit de celle qui consiste à faire semblant, à prendre l’habitude libératrice du virtuel, même si dans le cadre de certaines professions ou secteurs de l’entreprise publique notamment, l’on ne peut pas être indemne de ce genre de contraintes – car il s’agit de cela parfois, et ce fut mon cas.
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Pourtant, la D.G. et sa déclinaison hiérarchique ont toujours condamné ces dysfonctionnements…
N’aurait-il pas mieux valu passer moins de temps à savoir ce que devenaient ceux qui avaient pu retrouver une solution en toute indépendance et préférer se rapprocher de ceux qui, en tout état de cause, éprouvent de réelles difficultés dans leurs démarches de réinsertion professionnelle ? La question a l’air tout simple mais la réponse pose plus problème et nous renvoie, hélas, à nos apories !
N’est-ce pas cet effet de système qui confère sa signification et son poids fonctionnels à un élément dans la structure où le devenir de celle-ci ?
Un élément de réponse est apporté par la tentative de fusion ANPE-ASSEDIC, les prestations sous-traitées, le choix d’Ingéus…
Je pourrais citer d’autres exemples tout aussi surprenants dans le cadre d’une mission de service public de l’emploi.
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En outre, le principe de subsidiarité du 15 mai 1891, sur la condition des ouvriers (cf. Encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII) m’apparaissait être en harmonie avec mes convictions quelque peu individualistes qui font que j’ai eu conscience très jeune qu’un compagnon était un maître (la confusion entre individualisme et égoïsme est entretenue, malheureusement, pour des raisons qui ne m’échappent pas !). Par ailleurs, mon père, ancien de la C.G.T., m’avait souvent dit qu’historiquement, les deux seules centrales syndicales ouvrières furent la C.G.T. et la C.F.T.C. J’en ai tenu compte… !
Un point d’étape m’apparaît ici rudement nécessaire pour rappeler ce qui fonde la Communauté européenne1 d’aujourd’hui proposant une possibilité de convergence des comportements dans l’altérité ; celle des hommes et des femmes qui ont apporté une contribution inaliénable à la formation de l’esprit européen, celle des cathédrales dont la culture des valeurs laïques d’inspiration chrétiennes anime la souveraineté de nos actions, dans l’interdépendance.
Le principe de subsidiarité (Rerum Novarum de Léon XIII)
« Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils pourraient être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être. »
Johann W. Von Gœthe
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Je reprendrai les propos d’A. Grün (l) soulignant le fait qu’aucune lutte n’évite les blessures : « Nous recherchons tous la paix. Tu ne parviendras pas à faire la paix sans y investir une dimension combative. Parfois, cette force agressive nous aide à obtenir les objectifs de la paix. Mais parfois aussi, elle paraît être un signe d’insatisfaction… »
Le point clé qui prend rapidement l’allure d’une légende…
Durant mon mandat électif de R.P., je pris un peu plus conscience du fait que quelques collègues obtenaient, à l’initiative de leur hiérarchie, des avancements accélérés d’une année alors que d’autres étaient « oubliés ». Il faut dire que le quota octroyé aux régions était particulièrement faible eu égard aux besoins légitimes identifiés sur le listing que la direction nous fournissait lors de nos préparations de commissions.
Il s’avère que je pressentais être de ceux-là (les « oubliés ») mais préférais ne pas intervenir sur ma situation personnelle par souci déontologique dû à ma représentativité d’une part, et, d’autre part à l’importance du nombre de collègues concernés par ces irrégularités.
Je dois préciser, quand même, que le 31/08/1999, le D.D.A., Mr. Cl.***, avait accueilli ma demande avec délicatesse et accepté de réaliser un entretien de progrès tel que prévu pour tous les agents avec leur hiérarchique direct. Sauf que pour ce qui me concerne, j’avais refusé qu’il soit mené par mon Dale, Mr. Ph.***.
La rubrique « Commentaires du responsable » du document de synthèse laisse apparaître, écrit de la main de Mr. Cl.*** : « André Nestasio possède les capacités à développer le projet évoqué. Ses activités professionnelles variées témoignent du potentiel disponible. La mise à disposition d’une autre structure est une approche complémentaire à une pratique professionnelle solidement ancrée… »
Ce n’est pas moi qui le dis. Il faut en tenir compte !
Enfin, pour être exhaustif, je dois ajouter ses propos inscrits dans le pavé précédent « Souhaits de l’agent » : « André Nestasio formule le souhait de développer ses compétences dans une mission externe à l’établissement, en mise à disposition ou détachement chez un partenaire. Cette démarche correspond à une motivation d’activité autonome mais sous contrôle maintes fois exprimée par André Nestasio dans le champ de l’insertion professionnelle ».
Ces commentaires démontrent, à qui veut les entendre, que Mr. Cl. *** avait tout compris !
Je lui suis reconnaissant d’avoir osé se « mouiller » pour moi à une époque où ce n’était pas correct ! Sa présence, sa pondération, laissait transparaître
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L’année 2005, une période de transition délicate sous tous rapports, pour l’inclus en « jachère » que je suis
Fin décembre 2004, les Conseils généraux prenaient acte du terme de la convention R.M.I. établie en son temps avec l’établissement. En effet, dans le cadre de la décentralisation, l’accompagnement des bénéficiaires de ces minima sociaux est octroyé aux départements ; lesquels, excepté quelques-uns, ont préféré élargir leur négociation à d’autres structures. Ceci a eu pour effet de retarder d’une année une succession pourtant attendue par, bien sûr, les Rmistes ou les personnels qui s’étaient – pour ce qui me concerne – impliqués avec conviction depuis cinq années dans le dispositif.
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Déjà, il y a quelques années, lucide quant aux difficultés que je devais provoquer chez mes supérieurs, j’avais demandé, à mon médecin généraliste, l’adresse d’un psychiatre afin de faire un point d’étape. N’estimant pas nécessaire cette démarche de vérité, il me transmit néanmoins les coordonnées du Dr L. F*** à Rouen. Je le rencontrai le 11 mai 1999 suivi d’un second rendez-vous qui fut le dernier puisque ce spécialiste me trouva dans la normalité et me félicita même d’avoir le courage de me battre dans une institution aussi ingrate et peu respectueuse de ses collaborateurs.
La biologie comportementale d’un « penseur privé », le Professeur Henri Laborit (1914-1995).
Quelques instants sur l’importance de la problématique du mal-être et sa relation à la biologie comportementale avec l’apport et l’éclairage de la théorie des trois comportements fondamentaux, de l’un de nos éminents contemporains, le Professeur Henri Laborit (médecin français à la fois scientifique, écrivain et humaniste).
J’aborderai les comportements concernant la lutte, la fuite et l’inhibition d’action1. S’ensuivra son approche de l’idéal et de la sublimation.
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XIII
En guise de conclusion
« Les choses qui dépendent de nous sont libres par leur nature : rien ne peut ni les arrêter, ni leur faire obstacle ; et celles qui n’en dépendent pas sont faibles, esclaves, dépendantes, sujettes à mille obstacles et à mille inconvénients, et entièrement étrangères. »
« Je suis une partie du tout, comme l’heure est une partie du jour. »
Épictète
Je ne sais si j’aurai atteint mon but ; entrepris sans idées préconçues quant aux résultats possibles, cet essai d’autobiographie professionnelle partielle n’aura fait souvent que confirmer des pensées communes. Au-delà des témoignages du passé et d’un présent pas si lointain, il ne saurait, toutefois, avoir la prétention d’être un ouvrage philosophique mais plus simplement une réflexion, à haute voix, pragmatique, élaborée en vue de poursuivre ou générer une action qui advienne au service de l’ensemble de la communauté, là où d’autres ont déjà commencé. C’est pourquoi, je souhaite que cette autobiographie ait pu, néanmoins ouvrir des voies vers de nouvelles explorations quant à une meilleure gestion des ressources humaines en particulier.
Elle ne saurait également être exhaustive concernant l’historique des faits relatés et notamment ceux à qui j’accorde plus particulièrement de chaleureux souvenirs. Aussi n’en ai-je évoqué que quelques-uns car il faut bien savoir mettre un terme à son écriture, me semble-t-il.
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19:41 Écrit par André dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer | del.icio.us | |